COSAC

Compte rendu de la XXIII�me COSAC
Versailles - 16-17 octobre 2000

 

Allocution de M. Raymond FORNI, Pr�sident de l'Assembl�e nationale,

lors du d�ner offert aux membres de la

XXIII�me Conf�rence des Organes Sp�cialis�s dans les Affaires Communautaires

- H�tel de Lassay, 16 octobre 2000 -

 

Messieurs les Ambassadeurs,

Messieurs les Pr�sidents,

Monsieur le Maire,

Mesdames, Messieurs,

Voici d�j� plus de dix ans que la Conf�rence des organes sp�cialis�s dans les affaires communautaires se r�unit au fil des Pr�sidences de l'Union europ�enne. Et la Pr�sidence fran�aise m'offre le privil�ge d'accueillir ses membres ici, � l'H�tel de Lassay, tout pr�s d'un des lieux o� bat, dans notre pays, le coeur de la d�mocratie. J'en suis heureux non seulement parce que cette COSAC est n�e d'une initiative fran�aise, mais encore parce qu'elle est un exemple de ce que peut accomplir la diplomatie parlementaire.

Votre Conf�rence est devenue un espace original de coop�ration entre Parlements europ�ens. C'est l� sa principale raison d'�tre : favoriser entre commissions parlementaires un �change d'informations et d'exp�riences, instaurer une enceinte pour le dialogue interparlementaire sur les questions relatives � l'Union europ�enne. Et la COSAC a en effet cr�� de bonnes, d'excellentes habitudes entre les membres des assembl�es qui la composent. Elle a facilit� les contacts multilat�raux comme bilat�raux. Elle a permis que se nouent des liens personnels plus �troits. La participation d'une d�l�gation du Parlement europ�en a fait tomber les pr�jug�s qui ont pu, un temps, opposer ce Parlement aux Parlements nationaux. La COSAC a ainsi tiss� le r�seau de relations entre parlementaires qui manquait � une Europe v�ritablement d�mocratique.

Votre Conf�rence a progressivement conquis sa l�gitimit�. Elle a contribu� � d�montrer l'importance du contr�le par les Parlements des activit�s l�gislatives de la Communaut�. Le s�rieux de ses d�bats, la pr�cision de ses travaux ont sans doute incit� les n�gociateurs du trait� d'Amsterdam non seulement � inscrire son existence dans les trait�s qui fondent l'Union europ�enne mais aussi � lui ouvrir un droit de contribution aux travaux de l'Union. La COSAC peut aujourd'hui examiner plus particuli�rement les propositions d'actes en relation avec l'espace de libert�, de s�curit� et de justice, et participer ainsi � la protection des droits et des libert�s des personnes dans le travail l�gislatif de l'Union.

Am�liorer la coop�ration entre les juges, renforcer les liens entre les polices nationales, mieux contr�ler les flux migratoires : les d�bats auxquels vous avez pris part cet apr�s-midi ont montr� combien ce vaste chantier l�gislatif est d�cisif pour l'instauration d'une citoyennet� europ�enne.

Ce forum d�mocratique qu'est la COSAC s'est �tendu � la grande Europe. Depuis votre r�union de Luxembourg, les parlements des pays candidats � l'adh�sion � l'Union europ�enne sont repr�sent�s � vos conf�rences en qualit� d'observateurs. Je veux saluer tout particuli�rement la pr�sence ce soir de quelques Ambassadeurs et des Pr�sidents des d�l�gations de ces pays. Car leur participation � la COSAC est une forme de pr�paration � l'�largissement.

Cette participation est essentielle pour nous, qui faisons d�j� partie de l'Union. Elle nous permet en effet de mieux conna�tre, au travers de leurs repr�sentants, les aspirations de peuples qui souhaitent si ardemment nous rejoindre.

Cette participation est sans doute tr�s utile pour vous, qui repr�sentez ces peuples. Elle vous permet de mieux appr�hender les raisons des lenteurs dont souffre parfois l'Europe et les difficult�s qu'il nous faut vaincre dans le processus de la construction europ�enne. Je pense en particulier � l'exigence d'une r�forme institutionnelle que nous devons absolument mener � son terme non seulement "avant", mais encore "afin" de pouvoir vous accueillir dans l'Union.

La participation � la COSAC des parlements des pays candidats � l'adh�sion exprime surtout, pour nous tous, ce qu'est fondamentalement l'Europe. L'Europe, ce sont d'abord des valeurs que nous partageons, celles de la d�mocratie, des droits de l'homme, des libert�s. Les peuples de Serbie, en s'emparant de leur Parlement, en ont donn� il y a quelques jours un symbole : rejoindre l'Europe, c'est avant tout se r�approprier la d�mocratie. Ce chemin sur lequel les peuples de Serbie viennent de s'engager, vous l'avez depuis longtemps parcouru. Il �tait juste, il �tait indispensable de le reconna�tre en vous accueillant au sein de cette assembl�e.

Il nous faut rendre la COSAC plus efficace encore. Vous avez ensemble, � Helsinki, en d�cembre 1999, r�vis� son r�glement pour tenir compte des nouvelles attributions que le Trait� d'Amsterdam lui a reconnues. Vous avez adapt� la r�gle du consensus qui gouverne l'adoption de vos d�lib�rations. Mais certains de vos membres regrettent que cette r�gle freine l'adoption de textes plus forts, de contributions plus incisives.

C'est dans l'approfondissement de la coop�ration interparlementaire que r�side, � mes yeux, la solution. Un consensus se forge par des discussions plus fr�quentes, par un effort de conviction et d'�coute, par un examen plus approfondi de dossiers � caract�re souvent tr�s technique. Vous pourriez, comme le propose la Pr�sidence fran�aise, accomplir ce travail au sein de groupes th�matiques r�unis entre les sessions de la COSAC. C'est sur des sujets proches des pr�occupations de nos concitoyens que devraient d'abord porter vos discussions. L'Europe sociale me para�t �tre un de ces th�mes. Il ne tient qu'� vous de vous l'approprier.

Mesdames, Messieurs,

Avant de donner la parole � M. S�ren LEKBERG, Pr�sident de la Commission Consultative pour l'Union europ�enne au Parlement su�dois, qui prendra le 1er janvier prochain la succession de M. Alain BARRAU, je voudrais rappeler ces paroles de Jean MONNET, un des " p�res fondateurs " de l'Europe, qui selon lui r�sumaient toute son action : " faire travailler les hommes ensemble, leur montrer qu'au-del� de leurs diff�rences et par-dessus les fronti�res, ils ont un int�r�t commun ". C'est ce que vous faites aujourd'hui encore. Ce travail est essentiel. Vous contribuez ainsi � faire mieux entendre les pr�occupations des citoyens de nos pays, � replacer l'Europe au centre du d�bat d�mocratique, � poser les fondations d'une Europe politique. C'est pourquoi je souhaite un plein succ�s � vos travaux.

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