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XIV�me
COSAC - Rome - 24 / 25 juin 1996
Suite du
compte rendu des travaux
Les
rapports des parlements nationaux avec les institutions de l'Union europ�enne, y compris
par rapport aux travaux de la Conf�rence intergouvernementale pour la r�vision du
Trait� sur l'Union europ�enne
Le suivi
de la Conf�rence de Barcelone sur le partenariat euro-m�diterran�en et les instruments
op�rationnels correspondants, notamment en ce qui concerne le programme Meda
LES RAPPORTS
DES PARLEMENTS NATIONAUX AVEC LES INSTITUTIONS DE L'UNION EUROP�ENNE, Y COMPRIS PAR
RAPPORT AUX TRAVAUX DE LA CONF�RENCE INTERGOUVERNEMENTALE POUR LA R�VISION DU TRAIT�
SUR L'UNION EUROP�ENNE
Le Pr�sident Antonio
Ruberti a introduit le d�bat sur le premier th�me de la Conf�rence en �tablissant
le bilan de la situation et en cherchant � distinguer, d'une part, " les points
acquis " lors des COSAC pr�c�dentes, et, d'autre part, les points restant �
d�battre. Il a consid�r� que le point de d�part de cette discussion devait �tre la
d�claration n� 13 annex�e au Trait� de Maastricht, dont il rappel� le contenu.
S'agissant de l'am�lioration des relations entre un Parlement et son Gouvernement, il a
soulign� la n�cessit� d'assurer une transmission rapide et compl�te des projets
d'actes communautaires aux parlements nationaux. Selon lui, les conclusions de Turin
permettent de consid�rer ce point comme acquis.
La deuxi�me question a trait � l'�ventualit� d'une action collective des parlements
nationaux. Il a rappel� que les premi�res propositions fran�aises, pr�sent�es lors de
la COSAC de Paris les 27 et 28 f�vrier 1995, n'avaient pas r�uni un consensus et
que le probl�me se posait aujourd'hui autrement, avec la question de la participation des
parlements nationaux � la n�gociation de la CIG, ainsi que l'am�lioration de la
collaboration interparlementaire sur la mise en œuvre des politiques
communautaires pouvant, par exemple, soulever le probl�me de la subsidiarit�. Une
troisi�me question se pose sur le r�le des parlements nationaux dans le cadre des
piliers intergouvernementaux, r�le qui pourrait �tre diff�rent de celui qui leur est
reconnu pour le premier pilier, en raison de la nature m�me des mati�res trait�es.
M. Jimmy Hood (Royaume-Uni) a regrett� que le probl�me de l'embargo sur la
viande bovine export�e du Royaume-Uni vers l'Union ait port� tort aux relations entre le
Royaume-Uni et ses partenaires et a esp�r� que cette situation ne se reproduira plus �
l'avenir.
Il a rappel� qu'il appartient aux parlements nationaux de ratifier les r�sultats de la
CIG et a consid�r� que les d�clarations ou autres engagements pr�c�demment pris �
l'�gard des parlements nationaux n'avaient que peu d'importance, si l'on en juge par leur
application dans les faits. Soulignant l'attachement des parlements nationaux � un
meilleur fonctionnement et � une plus grande transparence de l'Union, il a soulign� un
paradoxe : le Trait� de Maastricht, qui aurait d� rapprocher l'Europe des citoyens, les
en a, au contraire �loign�s, avec, notamment, la cr�ation de piliers
intergouvernementaux o� les ex�cutifs d�tiennent des pouvoirs consid�rables. Il a donc
souhait� une d�mocratisation accrue de l'Union dans la perspective d'un futur trait�,
en soutenant l'id�e que soit introduit un d�lai d'examen minimum entre la transmission
et l'adoption des projets d'acte communautaire, permettant aux parlements nationaux de les
examiner. Il a not� que cette id�e �tait d'ailleurs soutenue par de nombreux autres
Parlements. S'agissant de la transparence de l'Union, il a souhait� qu'une simplification
du processus d'�laboration des projets communautaires, ainsi que le maintien d'un
contr�le sur la Commission europ�enne, en �troite collaboration avec le Parlement
europ�en, mais dans le respect des comp�tences de chacun.
A propos de l'avenir de la COSAC, il s'est f�licit� du travail accompli par le Parlement
fran�ais, qui a sugg�r� des propositions de r�forme int�ressantes. Cependant, il
s'est interrog� sur certains aspects pratiques de ces propositions, en se demandant,
notamment, quelle pouvait �tre la repr�sentativit� des membres d'une COSAC r�nov�e,
quels en seraient les domaines de comp�tence pr�cis et la fr�quence des r�unions et
s'il �tait souhaitable de la doter d'un secr�tariat permanent. S'interrogeant toujours
sur le r�alisme de ces propositions, il en a n�anmoins soulign� l'int�r�t et a
d�clar� que son pays jouerait un r�le " plein et entier " dans le
groupe de travail projet�, s'il devait �tre cr��.
Mme Annemie Neyts-Uyttebroeck (Parlement europ�en) a indiqu� qu'elle avait
�t� nomm�e rapporteur de la Commission institutionnelle de son assembl�e sur les
relations entre celle-ci et les parlements nationaux. Elle a rappel� le constant
attachement des membres de sa commission au r�le des parlements nationaux et a regrett�
qu'un certain " esprit de concurrence " et non de compl�mentarit�
exist�t entre son Parlement et les autres assembl�es. A propos du contr�le
parlementaire, elle a estim� que le Parlement europ�en et les parlements nationaux
avaient une responsabilit� partag�e mais distincte, chacun intervenant sur son propre
" terrain ". Dans le domaine des deuxi�me et troisi�me piliers, elle
a consid�r� que tous les Parlements devaient rejeter les instruments communautaires
informels, tels que les circulaires adopt�es � l'issue de " conseils
informels ", et obtenir une am�lioration des moyens d'application de la
d�claration n�13, en demandant, notamment, la reconnaissance d'un d�lai minimum
d'examen pour les parlements nationaux. Elle a estim� que l'essentiel devait �tre
d'exiger la publicit� des votes au sein du Conseil. Elle a, enfin, souhait� qu'une
�ventuelle r�forme de la COSAC n'entra�ne aucune complication dans le fonctionnement
des institutions communautaires.
M. Joel Hasse Ferreira (Portugal) a estim� que la seule question qui doit
�tre pos�e s'agissant du d�ficit d�mocratique au sein de l'Union est celle du r�le
des parlements nationaux. Ce r�le doit �tre distingu� � trois niveaux : celui de
l'approbation du droit international et du droit d�riv�, celui de l'intervention dans le
processus de d�cision communautaire, en fonction des syst�mes nationaux propres, et
celui de l'insertion des parlements nationaux dans la construction europ�enne elle-m�me.
S'agissant de ce dernier niveau, se pose, selon lui, une question de fond sur le r�le
" particuli�rement important qui doit �tre reconnu aux parlements
nationaux ". Il a jug� que ce r�le, qui pourrait �tre collectif, devait �tre
plus important dans le cadre des deuxi�me et troisi�me piliers. Seuls les parlements
nationaux peuvent en effet, � ses yeux, conf�rer la l�gitimit� n�cessaire � l'action
europ�enne dans des mati�res aussi sensibles et de nature intergouvernementale.
Il a �galement estim� que les parlements nationaux avaient un r�le � jouer dans le
contr�le de l'application du principe de subsidiarit�, peut-�tre par la voie de recours
aupr�s de la Cour de justice des Communaut�s europ�ennes (C.J.C.E.). Sur tous ces
sujets, il a soulign� qu'il ne s'agissait pas d'empi�ter sur le r�le du Parlement
europ�en, mais bien de concilier les efforts conjoints de tous les Parlements de
l'Union : au Parlement europ�en revient ainsi le contr�le de la Commission et les
parlements nationaux devraient se voir confier le contr�le
" coll�gial " du Conseil. En conclusion, il a apport� son soutien �
la proposition finlandaise de cr�ation d'un groupe de travail sur la r�forme de la
COSAC.
M. Maurice Ligot a remerci� le Pr�sident Antonio Ruberti pour l'excellente
synth�se qu'il a pr�sent�e sur le r�le des parlements nationaux. Il a not� que tous
les parlementaires nationaux qui �taient intervenus pr�c�demment �taient favorables �
un r�le actif des parlements nationaux au sein de l'Union. Il a soulign� l'importance de
renforcer le contr�le d�mocratique sur les mati�res intergouvernementales, aujourd'hui
peu ou pas contr�l�es, et sur l'application du principe de subsidiarit�, dont le
contr�le ne doit pas se limiter � une simple intervention juridictionnelle, en raison de
la nature hautement politique de ce principe. Il a consid�r� d'autant plus n�cessaire
ce nouveau r�le des parlements nationaux que l'on constate, dans tous les pays de
l'Union, l'existence d'un foss� grandissant entre les citoyens et la construction
europ�enne, comme le montre la crise de la " vache folle ", qui a
d�voil� une certaine faille dans les institutions communautaires.
Les parlements nationaux, par leur proximit� des �lecteurs, devraient jouer un r�le de
relais vis-�-vis de l'opinion publique et de m�diation entre la souverainet� nationale
et les comp�tences de l'Union. A c�t� du r�le " interne" de chaque
Parlement, appel� � contr�ler la politique communautaire de son Gouvernement, il faut,
selon lui, insister sur le r�le coll�gial ou collectif que devraient remplir les
parlements nationaux � travers la COSAC, institution existante, comme le propose la
D�l�gation de l'Assembl�e nationale pour l'Union europ�enne. Ce nouveau r�le
consisterait � apporter, par la voie d'avis, une appr�ciation politique sur le respect
du principe de subsidiarit� et � contr�ler les initiatives de l'Union dans le cadre des
deuxi�me et troisi�me piliers. Le choix de la COSAC, a-t-il soulign�, n'entra�nerait
ni cr�ation d'une nouvelle institution, ni alourdissement des m�canismes d�cisionnels,
mais il faudrait sans doute pr�voir une plus grande p�riodicit� de ses r�unions.
Il a apport� son soutien � la position finlandaise au nom de la d�l�gation fran�aise,
en soulignant le besoin de donner une efficacit� accrue � la COSAC, tant dans son
organisation que dans le contenu de ses travaux. Il a estim� souhaitable que soit
constitu� le groupe de travail propos�, afin que ce groupe �labore des propositions de
proc�dures et de fond pour la prochaine COSAC de Dublin.
M. Antonis Skyllakos (Gr�ce) a consid�r� que la r�forme de la COSAC devra
respecter deux principes directeurs : celui du maintien de l'unanimit� comme r�gle de
d�cision, et celui de la possibilit�, pour toutes les d�l�gations, d'�tre entendues.
Il a par ailleurs �voqu� le probl�me de la transmission des documents communautaires au
Parlement grec en regrettant l'insuffisance de cette information.
M. Elmar Brok (Parlement europ�en) a not� le consensus existant sur la
n�cessaire l�gitimation du processus d�mocratique au sein de l'Union. Il a regrett� la
tendance actuelle � la " d�politisation " de la CIG, qui semble
devenir un exercice " technocratique ", aux d�pends de la
d�mocratie. Il a souhait� que les parlements nationaux et le Parlement europ�en
s'accordent pour mieux contr�ler les activit�s de l'Union, en particulier dans ses
" zones grises ". Pour les mati�res du premier pilier, il a souhait�
un renforcement de la proc�dure de cod�cision. Il a �galement demand� que le Parlement
europ�en soit mieux entendu dans le cadre de la politique �trang�re et de s�curit�
commune (PESC). Le troisi�me pilier, dans le cadre de la recherche d'une plus grande
efficacit�, devrait, quant � lui, �tre partiellement communautaris�.
Il a marqu� son d�saccord avec certains orateurs pr�c�dents, estimant que le principe
de subsidiarit� avait progress� dans son application gr�ce, en particulier, aux efforts
de la Commission europ�enne. Il a propos� que les parlements nationaux aient la facult�
de saisir la C.J.C.E. lorsque l'application du principe leur para�t contestable.
S'agissant de la possible attribution d'un pouvoir de d�cision � la COSAC, il a appel�
les d�l�gu�s � plus de r�alisme, en soulignant le probl�me de l�gitimit� et de
repr�sentativit� que soul�verait cette �ventualit�, et a consid�r� qu'une telle
r�forme serait, soit inutile, soit g�n�ratrice de nouvelles frustrations. En revanche,
si la r�forme a seulement pour objet d'apporter des am�liorations techniques, telles que
la convocation de la COSAC avant et non apr�s un Conseil europ�en, il a estim� que
cette r�forme �tait possible.
M. Carlos Manuel Encarnac�o (Portugal) a consid�r� que les parlements
nationaux doivent conserver leurs pouvoirs de contr�le, notamment en se pronon�ant sur
la ratification des conventions qui leur sont soumises, dans les mati�res relevant du
troisi�me pilier. Selon lui, la question n'est pas celle de la communautarisation de ces
mati�res, mais plut�t celle du principe de libre circulation au sein de l'Union. Les
diff�rences des syst�mes judiciaires et p�naux entra�nent, d'apr�s lui, un
affaiblissement de la libre circulation et du sentiment de confiance des citoyens. Devant
la lenteur des proc�dures intergouvernementales, il a souhait� une communautarisation de
ces mati�res, mais en pr�servant le droit d'intervention et le droit de recours des
parlements nationaux.
Le Pr�sident Antonio Ruberti, r�sumant les interventions pr�c�dentes, a
distingu� la question des moyens, dont la COSAC pourrait se doter, avec la proposition de
cr�ation d'un groupe de travail informel, et celle du r�le, individuel ou collectif, des
parlements nationaux.
M. Jurgen Meyer (Allemagne) a not� que le d�bat en cours illustrait la
difficult� d'aborder, dans l'abstrait, la question des relations entre les parlements
nationaux et les institutions europ�ennes. Plut�t que de parler de structures et
d'instruments, il a consid�r� qu'il convenait d'�tudier les t�ches les plus
importantes et a estim�, en particulier, n�cessaire que l'Union adopte une charte des
droits de l'homme, dont il faudrait confier l'�laboration aux parlements de l'Union et
non aux gouvernements.
M. Roberto Mezzaroma (Parlement europ�en) a insist� sur le fait que la CIG
doit tenter de r�duire la distance qui existe entre le Parlement europ�en et les
parlements nationaux gr�ce � la mise en oeuvre d'une coop�ration renforc�e, y compris
dans une COSAC qui disposerait de comp�tences propres. Les travaux de la COSAC pourraient
�tre valoris�s par la pr�sence des partis politiques europ�ens. Il faut, en tout �tat
de cause, encourager les rencontres entre commissions homologues du Parlement europ�en et
des parlements nationaux afin d'aboutir � des positions coordonn�es. Malgr� les
difficult�s pratiques, il conviendrait qu'une journ�e par mois soit r�serv�e � ces
rencontres.
M. Ove Fich (Danemark) a �mis des r�serves quant � l'augmentation des
pouvoirs de la COSAC ; les parlements nationaux ne doivent pas esp�rer pouvoir
r�cup�rer par ce biais les pouvoirs qu'ils ont perdus au plan national. Le d�ficit
d�mocratique doit, en r�alit�, �tre combl� par les parlementaires dans le contr�le
de leur propre gouvernement. La COSAC a un autre r�le, qui est de fournir des
informations sur les conditions nationales du contr�le de la construction europ�enne,
sur l'am�lioration de la transmission des documents europ�ens et sur les �changes
d'informations de nature politique. La COSAC pr�sente surtout l'avantage d'�tre le seul
organe de repr�sentation des diff�rents partis politiques des Etats membres. Elle
devrait donc servir � la mise en place d'un v�ritable r�seau europ�en entre
parlementaires. De son point de vue la proposition finlandaise tendant � l'am�lioration
du fonctionnement de la COSAC est raisonnable.
M. Erkki Tuomioja (Finlande) a estim� que la question du contr�le
d�mocratique de la construction europ�enne est fondamentale. Il faut par cons�quent
renforcer le r�le des parlements nationaux dans le contr�le des d�cisions prises par
les gouvernements dans le cadre du Conseil. Des amendements � la Constitution finlandaise
ont �t� adopt�s dans ce sens, afin qu'il soit possible de savoir ce qui se passe dans
les Conseils - formels ou informels -, dans le pilier communautaire comme dans le
troisi�me pilier. S'il convient de renforcer le r�le des parlements nationaux, il ne
faut pas pour autant l'inscrire dans le trait�, mais dans la constitution de chaque pays.
Il revient ainsi aux Etats membres d'interpr�ter la subsidiarit� selon les proc�dures
propres � chaque pays ; le recours devant la Cour de justice ne s'impose donc pas. Pour
am�liorer le fonctionnement de la COSAC un groupe de travail serait utile ; mais il ne
devrait pas conduire � une institutionnalisation de celle-ci ; il devrait cependant
permettre un meilleur suivi et une meilleure pr�paration des r�unions.
M. Berit L�fstedt (Su�de) s'est d�clar� en faveur de la cr�ation d'un
groupe de travail qui permettrait d'am�liorer le fonctionnement de la COSAC. Il convient
de mieux pr�parer ses travaux et ses ordres du jour. Il faut cr�er des r�seaux
d'informations parlementaires permettant l'organisation de rencontres informelles. Les
parlements nationaux ont besoin de moyens d'information et de moyens d'action, notamment
dans le domaine du troisi�me pilier. Mais pour ce faire, ils ont besoin de documents en
temps utile. Ils doivent donc �tre correctement inform�s pour pouvoir agir. Par ailleurs
la subsidiarit� est une question politique. Les parlements doivent fournir des avis �
leurs gouvernements en la mati�re et la COSAC pourrait en discuter.
M. Josef Cap (Autriche) a estim� que les probl�mes doivent �tre r�gl�s au
plan national, et non pas au sein de la COSAC. De son point de vue, la discussion sur la
structure de cet organe n'a pas de sens, car les questions ne sont pas d'ordre politique,
mais seulement pratique. La COSAC doit traiter de th�mes politiques importants et
coordonner les travaux des parlements nationaux. Le d�bat pourrait se conclure sur la
base d'une proposition �crite de la d�l�gation finlandaise.
M. Yves Gu�na a insist� sur le fait que, depuis le trait� de Maastricht, il
est clair qu'il faut rem�dier � l'insuffisance de d�mocratie dans le fonctionnement de
l'Union europ�enne. Or, la d�mocratie ne peut se trouver que dans les parlements
nationaux. Ceux-ci poss�dent en outre la cl� de la ratification du futur trait�
europ�en. Dans ces conditions, la non-ratification du trait� serait la pire des
complications institutionnelles, certainement plus grande que celle �voqu�e par certains
intervenants qui excipaient de cet argument pour exclure les parlements nationaux. A
c�t� de l'intervention individuelle des parlements vis-�-vis de leur gouvernement, il
existe donc une possibilit� d'intervention collective des parlements nationaux, comme
l'ont mentionn� les Conseils europ�ens de Turin et, plus r�cemment encore, de Florence.
Si les d�clarations diplomatiques ont un sens, cela signifie que la COSAC est tenue
d'apporter une contribution � la CIG sur le r�le collectif des parlements nationaux. Il
ne faut pas caricaturer la position fran�aise qui n'est pas de cr�er une nouvelle
chambre. La question est de savoir comment institutionnaliser la COSAC � la place de la
d�claration n� 13 annex�e au trait� de Maastricht. Il est donc souhaitable de
constituer le groupe de travail propos� par la d�l�gation finlandaise, dont les
conclusions pourront �tre examin�es par la COSAC de Dublin.
M. Norbert Wieczorek (Allemagne) a insist� sur le contr�le parlementaire qui
s'organise, d'une part autour des parlements nationaux pour le contr�le des
gouvernements, d'autre part du Parlement europ�en pour le contr�le des institutions
europ�ennes. Dans ces conditions le r�le de la COSAC est d'�changer des informations
entre les parlements (par exemple en mati�re de droits fondamentaux) et d'obtenir des
informations europ�ennes (comme par exemple sur le d�roulement de la CIG). Mais la COSAC
ne peut pr�tendre devenir une sorte de parlement car, de toute mani�re, elle n'est pas
repr�sentative. La d�l�gation allemande n'est pas toutefois oppos�e � la constitution
d'un groupe de travail, � condition qu'il limite ses travaux � l'am�lioration du
fonctionnement pratique de la COSAC.
M. Kent Kirk (Danemark) a indiqu� que sa d�l�gation appr�ciait la
proposition de la d�l�gation fran�aise, mais qu'� l'inverse elle ne partage pas la
position de la d�l�gation autrichienne. Il est temps que les parlementaires
repr�sentent mieux leurs concitoyens dans la construction europ�enne. Il est donc
important de savoir comment mieux faire fonctionner la COSAC. Il ne s'agit pas de cr�er
une nouvelle institution, mais de permettre aux parlements nationaux de trouver une
solution � leur besoin d'intervention collective sur les questions europ�ennes. C'est
d'ailleurs la t�che qui leur a �t� fix�e par le Conseil europ�en. C'est � eux, et
non � la Commission ou au Parlement europ�en de dire si une mesure doit �tre prise au
plan communautaire ou au plan national. C'est donc � la COSAC de d�cider coll�gialement
en mati�re de subsidiarit�. Il faut donc mieux organiser ses travaux et faire une
proposition en ce sens � la CIG.
M. Guillermo Martinez (Espagne) a reconnu le travail important effectu� par
la COSAC. Mais la COSAC ne doit pas chercher � se substituer au Parlement europ�en. Elle
doit simplement renforcer son action avec les moyens actuels dont elle dispose. Il faut
�galement revoir le r�le que peuvent jouer les partis politiques europ�ens. Par exemple
la d�l�gation espagnole est tr�s bien inform�e gr�ce au Parti populaire europ�en
(P.P.E.). Les partis politiques doivent donc �tre renforc�s au plan europ�en. Si
l'opinion devient critique vis-�-vis de l'Europe, c'est surtout parce que le contexte a
chang� depuis le trait� de Maastricht.
Mme Yvonne Van Rooy (Pays-Bas) a estim� que, s'il convient de renforcer le
r�le des parlements nationaux, en revanche il ne faut pas cr�er de nouvelle institution
europ�enne. Il faut cependant am�liorer les proc�dures et favoriser la transparence,
car il y a manifestement un manque de d�mocratie dans le fonctionnement de l'Europe. La
conf�rence intergouvernementale offre une opportunit� pour cette am�lioration des
proc�dures, qui sont trop souvent le domaine des experts. La d�l�gation n�erlandaise
rejoint la position des d�l�gations espagnole, autrichienne et allemande au regard de la
constitution du groupe de travail de la COSAC. Elle soutient cependant la position de la
d�l�gation fran�aise quand celle-ci souhaite renforcer le r�le des parlements
nationaux. Il conviendrait de travailler sur la base d'un document �crit de la
d�l�gation finlandaise, auquel les d�l�gations pourraient r�pondre �galement par
�crit. La Tro�ka de Dublin pourrait alors faire des propositions � la COSAC. Dans les
mati�res du troisi�me pilier, il est certain qu'il y a un besoin de concertation
mutuelle et on pourrait envisager que la COSAC se r�unisse en r�union sp�ciale avec les
parlementaires concern�s par ces questions.
La d�l�gation du Luxembourg a fait savoir, par lettre en date du 5 juin
1996, qu'elle s'est prononc�e en faveur de la cr�ation d'un groupe de travail de la
COSAC pour am�liorer son fonctionnement.
M. Alessandro Bergamo (Italie) s'est pr�occup� de l'efficacit� des
interventions des fonds structurels dans les r�gions p�riph�riques. Il faut renforcer
le r�le des parlements nationaux et du parlement europ�en. La COSAC permet des �changes
d'informations utiles et des contacts personnels.
M. Peter Eriksson (Su�de) s'est d�clar� en faveur du renforcement des
contr�les des parlements nationaux sur leurs gouvernements. Le trait� doit �tre
modifi� afin que la discussion parlementaire intervienne avant la d�cision du Conseil.
Il faut plus de transparence afin de permettre une meilleur participation des citoyens.
M. Charles Ferdinand Nothomb (Belgique) a r�sum� les r�ponses apport�es
par les d�l�gations aux trois questions pos�es par le pr�sident. Il faut tout d'abord
un meilleur contr�le des parlements nationaux sur leurs gouvernements. Pour l'action
collective des parlements nationaux, il ne faut pas cr�er de m�canisme suppl�mentaire,
mais il faut avoir la possibilit� d'obtenir coll�gialement des informations directes
aupr�s des institutions communautaires, de m�me qu'il faut une information r�ciproque
entre les parlements nationaux et entre parlements nationaux et parlement europ�en.
Enfin, il est souhaitable de cr�er un groupe de travail de la COSAC pour mieux organiser
ses travaux, mais sans cr�ation d'une structure suppl�mentaire. La Tro�ka devrait
prendre l'initiative de la cr�ation de ce groupe de travail qui pourrait �tre compos�
d'un d�l�gu� par pays.
Mme Nicole Catala a estim� que la COSAC est confront�e � la question de son
existence m�me. Si elle n'est pas capable de fournir une r�ponse � l'invitation que lui
a faite le Conseil europ�en de Turin ni de s'adapter aux nouvelles exigences
europ�ennes, alors elle n'a plus de raison d'�tre. A tout le moins, il convient de
cr�er un groupe de travail charg� d'am�liorer son fonctionnement. Il faut red�finir
son r�le en tant qu'organe d'�change d'informations et de contr�le de la subsidiarit�.
La COSAC doit �galement �tre un lieu de discussion politique pour les mati�res des
deuxi�me et troisi�me piliers. La COSAC a l'obligation de s'adapter, sinon elle aura
failli � l'attente des citoyens.
M. Franz Peter Basten (Allemagne) a soutenu la position de la d�l�gation
n�erlandaise. Renforcer institutionnellement la COSAC irait � l'encontre de la
n�cessaire simplification des organes de l'Union. Les difficult�s du d�bat viennent des
conceptions diff�rentes � la fois sur le r�le de l'Europe et sur celui de la COSAC. Il
faut donc affirmer clairement ce qui rel�ve de l'Union et ce qui rel�ve des Etats. Il
faut se mettre d'accord sur la subsidiarit� dans le cadre des institutions existantes.
Lord Middleton (Royaume-Uni) a estim� n�cessaire la cr�ation d'un groupe de
travail de la COSAC. Ce qu'elle ne peut pas �tre : un organe de d�cision politique, car
les participants ne sont pas les repr�sentants des organes sp�cialis�s des assembl�es.
Ce qu'elle peut �tre : un lieu d'�change d'id�es et de points de vue qui permet, en
particulier, d'apprendre de ceux qui ont d�j� une exp�rience de la construction
europ�enne.
Le Pr�sident Antonio Riberti a estim� que le d�bat avait permis de cerner
les principaux probl�mes pos�s par le r�le des parlements. Il est clair qu'il faut
renforcer et am�liorer les rapports entre les parlements nationaux et leurs gouvernements
respectifs ; des am�liorations ont eu lieu ; il convient de les poursuivre et sans doute
de r�viser dans ce sens la d�claration n� 13 annex�e au trait�. Un consensus
existe �galement pour renforcer la coop�ration entre les parlements nationaux et le
parlement europ�en. Du point de vue du r�le coll�gial des parlements, certains pensent
qu'il faut am�liorer les �changes de vue, ce qui revient � soutenir le r�le de la
COSAC (notamment en am�liorant son fonctionnement - calendrier et ordre du jour -). La
d�l�gation fran�aise a soulev� une autre question, qui est l'implication de la COSAC
dans le contr�le de la subsidiarit� et des affaires des deuxi�me et troisi�me piliers.
Il s'agit d'un r�le nouveau pour la COSAC qui interviendrait de mani�re consultative. La
question est � approfondir. Pour le pr�sident, la demande de cr�ation d'un groupe de
travail doit �tre examin�e par la Tro�ka qui est charg�e de la pr�paration de l'ordre
du jour de la COSAC de Dublin.
M. Maurice Ligot a estim� que cette suggestion n'�tait pas une r�ponse aux
questions pos�es, car la Tro�ka n'est pas en mesure de faire un travail de
r�flexion sur l'avenir de la COSAC.
M. Charles-Ferdinand Nothomb (Belgique) a sugg�r� que la Tro�ka organise
des r�unions de travail auxquelles pourraient participer les d�l�gations qui le
souhaitent.
M. Michael Ferris (Irlande) a indiqu�, en sa qualit� de prochain pr�sident
de la COSAC, que la Tro�ka produira un document de travail sur la base duquel
seront organis�es des consultations par voie �crite ou sous d'autres formes
appropri�es. La d�l�gation irlandaise ne peut s'engager sur la convocation de r�unions
suppl�mentaires au titre d'un groupe de travail.
LE SUIVI
DE LA CONF�RENCE DE BARCELONE SUR LE PARTENARIAT EURO-M�DITERRAN�EN ET LES INSTRUMENTS
OP�RATIONNELS CORRESPONDANTS, NOTAMMENT EN CE QUI CONCERNE LE PROGRAMME MEDA
M. Tino Bedin,
Pr�sident de la Commission pour les affaires europ�ennes du S�nat italien, Pr�sident
de s�ance, a rappel� les grands axes de la nouvelle politique euro-m�diterran�enne,
d�finis par le Conseil europ�en de Cannes, en insistant sur sa globalit�, puisqu'elle
s'�tend non seulement aux domaines �conomiques, mais �galement aux domaines politique,
social et humanitaire. Il s'est f�licit� que le programme MEDA consacre, jusqu'en 1999,
une dotation de 4,6 milliards d'�cus � cette politique, en accordant une plus grande
importance � la transparence et � l'efficacit� des fonds communautaires. Il a soulign�
�galement l'importance du dialogue politique au plus haut niveau et a souhait� que ce
dialogue permette de d�passer le diff�rend greco-turc. A ce sujet, il a consid�r� que
les parlementaires nationaux et europ�ens doivent, � pr�sent, agir pour mettre fin au
blocage des fonds du programme MEDA.
Il a souhait� que tous les pays de l'Union s'impliquent dans cette nouvelle politique
euro-m�diterran�enne, en raison du caract�re " n�vralgique " de la
r�gion ; par ailleurs, il a demand� qu'un parall�lisme soit respect� entre
l'action de l'Union en faveur des pays d'Europe centrale et orientale (PECO) et les pays
tiers m�diterran�ens (P.T.M.). Il a consid�r� que l'enveloppe budg�taire consacr�e
� ces derniers est globalement suffisante, m�me si certains pays m�diterran�ens
r�clament plus de soutien et d'encouragement que d'autres.
Il a appel� les parlements de l'Union � jouer un r�le sp�cifique, notamment en ce qui
concerne l'implication des soci�t�s civiles dans les processus de r�forme et a �voqu�
le souhait, exprim� par plusieurs parlementaires, d'�valuer les cons�quences, pour
l'Union, de la cr�ation � terme d'une zone de libre �change avec les P.T.M. Par
ailleurs, il a observ� que le d�veloppement des �changes n'implique pas forc�ment un
d�veloppement durable, car doivent s'y ajouter des r�formes sociales et politiques. En
conclusion, il a soulign� qu'il ne peut y avoir de partenariat global entre l'Union et
les P.T.M. sans un renforcement de la d�mocratie et des droits de l'homme.
M. Enrique Baron Crespo (Parlement europ�en) a soulign� l'importance du
sujet qui engage, selon lui, la cr�dibilit� de l'Union europ�enne. Il a souhait� que
l'Union se pr�occupe de toutes ses fronti�res, sans privil�gier les unes par rapport �
d'autres, afin de garantir la stabilit� du continent, tout en manifestant un v�ritable
esprit de solidarit� � ses fronti�res.
Il a ensuite rappel� les principales positions du Parlement europ�en, qui a r�cemment
adopt� le programme MEDA. Il s'est d�clar� en faveur d'une coop�ration d�centralis�e
permettant de mieux impliquer la soci�t� civile dans les r�formes. Il a aussi plaid�
pour plus de transparence et de rigueur dans l'attribution et la gestion des fonds
communautaires, exigence accrue, aujourd'hui, en p�riode de rigueur budg�taire.
S'agissant du respect des droits de l'homme, il a propos� d'envisager la suspension de
l'aide de l'Union � un pays m�diterran�en qui ne respecterait pas ces droits, sur une
d�cision prise � la majorit� du Conseil, sur proposition de la Commission, apr�s
consultation du Parlement europ�en.
Il a ensuite vivement critiqu� le veto grec qui ne permet pas de d�bloquer les fonds du
programme MEDA et porte tort, ainsi, � la cr�dibilit� de l'Union.
M. Jos� Carlos Zorrinho (Portugal), s'est f�licit� du partenariat
euro-m�diterran�en, qui se fonde sur le respect des droits de l'homme, pour lequel
l'Union a un r�le d'exemple � donner. Il a indiqu� que le Portugal avait r�cemment
lanc� des initiatives d'un grand int�r�t, en d�veloppant un " axe
euro-africain ", avec la condamnation de la violation des droits de l'homme dans
le Timor oriental, et avec le renforcement de l'aide �conomique aux P.T.M.
M. Hamid Houda (Pays-Bas) a estim� qu'il ne s'agissait, en mati�re de
partenariat euro-m�diterran�en, pas seulement d'aide au d�veloppement. Il est, en
effet, de l'int�r�t de tous les pays membres de l'Union, au Nord comme au Sud, d'assurer
la stabilit� de la r�gion et d'�lever les P.T.M. au rang de v�ritables partenaires. Il
s'est �tonn�, en cons�quence, des r�serves �mises dans certains parlements sur cette
politique euro-m�diterran�enne, � l'inverse des r�actions positives que suscite l'aide
aux PECO. Il a appel� au d�blocage des fonds du programme MEDA, en demandant que les
parlements nationaux se prononcent en ce sens.
M. Antonis Skyllakos (Gr�ce) a d�clar� que son pays avait �t�
" contraint " de bloquer le programme MEDA en l'absence de la
" n�cessaire compr�hension " de la part des autres pays membres de
l'Union devant la violation par " certains " d'accords internationaux.
Il a estim� qu'il y a n�anmoins un consensus sur l'objectif d�mocratique du programme,
mais qu'il existe diff�rentes voies pour y parvenir. Il s'est demand� qui retirera les
b�n�fices de l'ouverture des march�s des P.T.M. et a craint que ce ne soit surtout les
grands Etats de l'Union et les multinationales qui en profitent. Enfin, il a soulev� le
probl�me de la gestion des fonds de MEDA par la Commission europ�enne.
M. Michael Ferris (Irlande) s'est f�licit� de l'importance du programme MEDA
et a souhait� que tous les parlements de l'Union veillent � sa bonne application, afin
que l'Union respecte ses engagements et contribue � renforcer le processus de paix au
Moyen-Orient. Il a esp�r� que la pr�sidence irlandaise, au prochain semestre, sera
aussi efficace que la pr�sidence italienne dans le suivi de ce dossier, en soulignant que
l'Irlande est tr�s favorable � la politique euro-m�diterran�enne, en raison des
int�r�ts �conomiques et politiques qui sont en jeu. Il a aussi estim� que cette
politique exige un esprit de coop�ration intense entre tous les Etats membres de l'Union
et implique que certains d'entre eux acceptent de n�cessaires compromis, dans le respect
des objectifs de paix et de d�veloppement fix�s par le partenariat.
M. Robert Urbain (Belgique) a rendu hommage aux efforts d�ploy�s par
l'Espagne, l'Italie et la France, sous pr�sidence fran�aise, en faveur de la r�novation
de la politique euro-m�diterran�enne. Il a consid�r� que l'Union doit s'efforcer de
respecter l'approche globale du partenariat et d'acc�l�rer l'application du programme
sans plus de retard. Il a souhait� que l'action de l'Union envers les P.T.M. respecte un
vrai parall�lisme avec celle engag�e en faveur des PECO, m�me si celui-ci ne peut �tre
parfait, en raison de l'�volution politique diff�renci�e de ces pays. Il a d�clar�
que la Belgique est favorable � l'�largissement de l'Union, � la condition
d'approfondir celle-ci. Ainsi, les futures adh�sions ne sont acceptables qu'en fonction
des progr�s r�alis�s par les pays candidats.
A propos de la liste des P.T.M. partenaires de l'Union, il a souhait� que davantage
d'�claircissements soient apport�s � propos de l'exclusion de la Libye et de l'Albanie,
en se demandant, sans remettre en cause ce choix, quels en avaient �t� les crit�res. A
propos du respect des droits de l'homme, il s'est d�clar� en faveur de crit�res qui
tiennent compte de certaines " circonstances particuli�res " et qui
ne soient pas appliqu�s de mani�re uniforme. Il a rappel� l'objectif de libre-�change
en l'an 2010 et a demand� l'acc�l�ration du processus de n�gociation des accords avec
tous les P.T.M., afin de respecter cet objectif. Enfin, il a estim� que la COSAC devrait,
� l'avenir, d�battre � nouveau de cette politique euro-m�diterran�enne et envisager
le d�veloppement de contacts avec les Parlements des P.T.M.
M. Patrick Hoguet a soulign� l'importance du th�me d�battu par la pr�sente
conf�rence pour le Parlement fran�ais en ajoutant qu'il est de la responsabilit� de
tous les parlementaires de l'Union de rechercher des solutions aux probl�mes demeurant en
suspens. Il a rappel� l'attachement de la France tant � l'int�gration des PECO qu'� un
r��quilibrage de la politique europ�enne en faveur des P.T.M. Face aux d�fis
d�mographiques, �conomiques et sociaux de la r�gion, l'Union doit en effet mettre en
oeuvre une politique globale, afin de r�pondre � la mont�e des extr�mismes et de
l'incompr�hension entre l'Union et son flanc Sud. La globalit� de la politique
euro-m�diterran�enne devrait ainsi permettre, selon lui, de cr�er des relations
d'interd�pendance constructives. Il a souhait� que tous les pays de l'Union s'engagent
dans la mise en oeuvre des accords, par l'interm�diaire, �galement, de tous les acteurs
de la soci�t� civile, ainsi que des collectivit�s locales engag�es dans cette
politique d'int�r�t commun.
Il a soulign� l'int�r�t de la coop�ration en mati�re d'�ducation et de formation en
direction de la jeunesse, ainsi qu'en mati�re de sant� et de culture, afin de rechercher
des solutions aux probl�mes d�mographiques et sociaux. Il a consid�r� que deux types
d'instruments de coop�ration doivent �tre privil�gi�s en substituant, d'abord, � une
logique d'aide purement financi�re, une logique de d�veloppement des �changes
commerciaux. A ce sujet, il a estim� n�cessaire de poursuivre la r�flexion sur la
perspective de libre �change avec les P.T.M., afin d'en �tudier, au pr�alable, toutes
les cons�quences pour l'Union et pour ces pays. Par ailleurs, l'outil financier devrait
�tre perfectionn� � partir d'une d�centralisation de l'aide, et de l'application de
crit�res de s�lectivit� en fonction des progr�s r�alis�s par les P.T.M. dans les
r�formes �conomiques et politiques. Ces crit�res devraient �tre appr�ci�s, selon
lui, avec une certaine souplesse, tout en faisant preuve d'une extr�me prudence �
l'�gard des situations locales.
Enfin, il a cit� l'une des conclusions du Conseil europ�en de Florence des 21 et 22 juin
1996, aux termes de laquelle serait envisag�e " l'�laboration � terme d'un
pacte euro-m�diterran�en, destin� � contribuer � la consolidation d'un espace de paix
et de stabilit� en M�diterran�e ", en souhaitant que soient lev�s les
derniers obstacles � cette politique euro-m�diterran�enne.
M. Antonio Riberti (Italie) a soulign� la n�cessit� de prendre en compte
�galement les accords bilat�raux de coop�ration, qui, du fait de l'histoire et des
traditions, ont un r�le diff�rent des accords communautaires. Il faut donc s'interroger
sur la compatibilit� entre les politiques nationales bilat�rales et les accords
europ�ens. C'est le cas en particulier pour les accords de formation. Le r�le de la
COSAC, � la diff�rence d'un d�bat qui aurait lieu au parlement europ�en, est ainsi
d'aborder la question de l'articulation des accords europ�ens avec les accords nationaux
bilat�raux.
M. Antonio Costa (Espagne) a insist� sur le fait que la conf�rence
euro-mediterran�enne de Barcelone avait signifi� un nouveau type de relation avec les
pays du Sud, relation nouvelle qui remplace les anciennes relations bilat�rales. Face aux
risques de d�s�quilibres dans cette r�gion du fait de la d�mographie et de
l'�conomie, il faut prendre garde aux effets qu'aurait une remise en cause du programme
MEDA. L'Union doit respecter ses engagements et les instruments communautaires ne doivent
pas �tre pris en otage pour r�gler des querelles entre Etats.
Mme Helena Nilsson (Su�de) a estim� qu'il est important que l'Union agisse
pour la paix dans cette r�gion du monde. La Su�de est solidaire des pays de la
M�diterran�e, tout en rappelant la n�cessit� de s'occuper aussi des pays de l'Est de
l'Europe.
M. Carlos Manuel Encarnacao (Portugal) a attir� l'attention sur les risques
d'augmentation des flux migratoires en provenance du Sud. L'Europe ne peut se satisfaire
d'une simple zone de libre-�change avec les pays m�diterran�ens. Le partenariat
implique aussi une coop�ration et une confiance mutuelle, que manifeste le programme
MEDA. Un blocage de ce programme serait un mauvais signal donn� � ces pays.
M. Kimmo Sasi (Finlande) a estim� que le programme MEDA est important aussi
pour les pays nordiques, car l'Europe ne doit pas �tre une forteresse. Elle doit
collaborer avec ses voisins et l'�largissement est la t�che la plus importante de
l'heure. Il faut donc pr�parer l'adh�sion des PECOS et des Etats baltes.
Saint-Petersbourg peut devenir le moteur du d�veloppement de la Russie, � condition de
construire l'infrastructure n�cessaire dans cette r�gion.
Mme Katerina Daskalaki (Gr�ce) a indiqu� que son pays est dans une situation
d�licate, car elle a des relations amicales traditionnelles avec les pays de la
M�diterran�e. Mais les positions des institutions de l'Union en faveur de la Turquie
cr�ent un probl�me � la Gr�ce, car la Turquie viole les accords internationaux et
menace les fronti�res de la Gr�ce qui sont aussi des fronti�res de l'Union europ�enne.
Il ne peut y avoir de dialogue entre la Gr�ce et la Turquie, d�s l'instant o� cette
derni�re refuse l'arbitrage de la Cour internationale de justice de La Haye.
M. Renzo Imbeni (Parlement europ�en) a estim� qu'il faut pr�ter attention
� la v�rit� qui est contenue dans les interventions de la d�l�gation grecque, car
cette question n'est pas une simple question bilat�rale : il s'agit d'une fronti�re
ext�rieure de l'Union europ�enne. Pour autant, le recours au droit de veto de la part de
la Gr�ce est inadapt� et ce pays devrait revoir sa position pour b�n�ficier du soutien
de l'Union dans ses relations avec la Turquie. Cette question est une bombe � retardement
sous la construction europ�enne.
M. Enrique Baron Crespo (Parlement europ�en) a expliqu� les raisons pour
lesquels certains pays m�diterran�ens, comme la Libye, le Mont�n�gro ou la Croatie,
ont �t� exclus du programme MEDA. Mais ce programme n'est pas exclusif d'accords
bilat�raux et, � ce titre, les parlements nationaux ont aussi un r�le � jouer. Par
ailleurs le blocage du programme MEDA punit tous les partenaires europ�ens concern�s
ainsi que les Etats voisins de l'Europe. C'est donc un mauvais service que rend la Gr�ce
� ses partenaires et � ses voisins. Malgr� tout, il est vrai que les fronti�res
ext�rieures doivent �tre d�fendues par tous les membres de l'Union et qu'il existe un
devoir de solidarit� avec la Gr�ce, d'autant que le droit international appuie la th�se
grecque.
M. Joe O'Toole (Irlande) a consid�r� qu'il convient d'aider les P.T.M. �
�liminer les difficult�s qu'ils peuvent rencontrer, comme par exemple les trafics de
drogue. Il faut aussi consid�rer les �changes culturels, dont le r�le est au moins
aussi important que les �changes commerciaux.
MM. Jimmy Hood et Robert Dykes (Royaume-Uni) se sont d�clar�s
hostiles � tout rapprochement avec la Turquie, compte tenu des atteintes aux droits de
l'homme dans ce pays et de l'occupation de Chypre. L'Union europ�enne doit �tre
particuli�rement circonspecte avec cet Etat.
M. Robert Urbain (Belgique) a interrog� les d�l�gu�s du Parlement
europ�en pour savoir si le financement du programme MEDA pourra �tre assur�, compte
tenu des engagements budg�taires de l'Europe.
M. Enrique Baron Crespo (Parlement europ�en) a r�pondu que les engagements
pris par le Conseil europ�en � Edimbourg doivent permettre au Conseil d'abonder les
programmes MEDA, PHARE et TACIS, m�me si la Commission n'a pas encore fait conna�tre ses
estimations financi�res sur le co�t de l'�largissement.
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